Exemple 2 – Le chien et le chat
Pourquoi serait-ce si compliqué de différencier le chien du chat ?
Lorsque nous regardons ce livre d’images avec notre bambin de presque deux ans, que faisons nous ? Que disons-nous ?
-Oh, le chien ! Regarde, c’est un chien ! Et que fait-il le chien ? Ouah,ouah !
-Oh le chat ! Tu vois comme il est beau ce chat ? Et que fait-il le chat ? Maouw- maoowww !
– Et le mouton ? Lui fait beeeeh !
En disant cela, nous sollicitons différents champs sensoriels dont l’audition. Ainsi, la représentation de l’animal est associée à un son. C’est ici un jeu avec notre enfant, et cet aspect ludique lui permet d’absorber les informations avec curiosité et intérêt. Pour peu qu’il y ait un chien ou un chat à la maison, le toucher du pelage sera lui aussi une information supplémentaire d’un autre champ sensoriel.
La nature nous a dotés de cinq sens qui nous servent à nous situer dans notre environnement. Chaque sens contribue et participe à l’enrichissement de nos bases de données. Et si nous voulons doter une machine de ces aptitudes, nous devons lui enseigner les choses avec cohérence.
Demander à une machine de faire la différence entre un chien et un chat sur une représentation graphique, en 2D de surcroît, c’est lui demander l’impossible. En revanche, sur la simple adjonction de l’information sonique, la discrimination chien/chat devient évidente. L’idée est d’associer l’image au son, deux champs conceptuels différents pour initier une capacité d’identification. Et cette capacité se développera avec la multiplication des exercices réussis et ratés constituant l’expérience. Cela peut constituer un premier pas vers l’élaboration d’une perception cybernétique.
Dans cet exemple, encore, nous pouvons dissocier ce qui est du domaine des données stockées, les champs conceptuels, de ce qui relève du traitement de l’information. La question « Chien ou chat ? » constitue le conflit de représentation qu’il faut résoudre, ce qui est le moteur de la réflexion (confer chapitre 5 paragraphe I page 62 de ma publication). Le traitement de l’information demeure X+y=Z, X étant l’analyse ou démontage des données, Y étant la comparaison et/ou l’acquisition de données supplémentaires (y) et Z étant la représentation finale, ou reconstruction de l’information identifiée. L’apport du champ sonique est un enrichissement de la banque de données, un champ conceptuel additionnel.
Le passage de l’ANI vers une AGI m’apparait tout à fait possible dès lors que l’on envisage la création d’une perception cybernétique.
A suivre…