Plasticite Radicale

Dans sa thèse de la plasticité radicale  Axel Cleeremans montre dès le second paragraphe  que deux informations constituent l’expérience consciente.  L’une est la conscience de son état, l’autre est la charge émotionnelle attachée à cette conscience.

La conscience de son état suppose une connaissance  de l’état en question.  C’est précisément l’acquisition de cette connaissance  qui ouvre la porte à la conscience. Nous pouvons parfaitement doter le thermostat d’un contrôle autonome de son état. Cela ne le dotera pas pour autant de conscience.  Si l’expérience est un facteur incontournable de la connaissance,  celle-ci reste intimement liée aux réponses émotionnelles que nous avons de l’apprentissage. J’entends ici le mot apprentissage  dans le sens acquisition de la connaissance. La théorie se tient.

Pourtant, à la lueur de ce qu’écrit A. Cleeremans :

“I would thus like to defend the following claim: Conscious experience occurs if and only if an information-processing system has learned about its own representations of the world in such a way that these representations have acquired value for it. To put this claim even more provocatively: Consciousness is the brain’s (emphatically non-conceptual) theory about itself, gained through experience interacting with the world, with other agents, and, crucially, with itself. I call this claim the “Radical Plasticity Thesis,” for its core is the notion that learning is what makes us conscious.”

je ne partage pas ce point de vue. L’état de conscience  ne peut pas être réduit à « what it feels like ? ». Pas plus qu’il ne peut être réduit à l’apprentissage, quand bien même celui-ci demeure une composante majeure de l’état de conscience.

D’autres aspects sont au moins aussi pertinents, tels

  • l’instinct de survie, confer chapitre 5 page 62 de ma publication
  • l’adaptation au stress, cf. chapitre 8 page 103
  • la différentiation monde intérieur /monde extérieur, cf. chapitre 14, page 149
  • la perception du plaisir et de la souffrance.

qui appartiennent en premier lieu à notre physiologie. Pour faire court, j’aurais presque envie de dire tout est physiologie.

De ce point de vue, il paraît bien peu probable de voir émerger un embryon de conscience résultant d’un cumul de connaissance / d’expériences  qui ne soit piloté par la physiologie. On ne peut doter une machine d’instinct de survie, moteur principal de notre existence !

En revanche, la piste biologique pourrait être prometteuse.